Homéothermie et thermorégulation. 1, L' homéothermie
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L'HOMÉOTHERMIE 7
kilothermes, les sténothermes, qui, au contraire des eurythermes, ne peuvent supporter une variation quelque peu étendue de leur température corporelle. Ainsi les coraux ne peuvent supporter une température inférieure à 20° ; aussi sont-ils dans leur étendue strictement limités à une étroite zone équatoriale où la température de la mer aux faibles profondeurs ne varie pas plus de 2 à 30 autour de 250. Il y a d’autre part des poïkilothermes parasites ne pouvant supporter le refroidissement de leur hôte : durant l’hibernation les marmottes se débarrassent des nombreux cestodes qui habitent leur intestin, de même qu’infestées par le Trypanosome soudanense elles guérissent lorsqu'elles sont mises en hibernation (cité d’après Brumpr [28]). Par conséquent, l’homéothermie ne saurait être définie comme étant une qualité particulière du protoplasme ne pouvant fonctionner qu'entre des limites étroites de température, d'autant plus que des hypothermies profondes peuvent ne pas être mortelles chez les homéothermes, oiseaux et mammifères. Dans cet ordre d'idées, vu la constance de la température de certains milieux aquatiques, la constance de la température corporelle comme condition de vie était réalisée avant l'apparition des homéothermes. Aussi l’homéothermie des mammifères et des oiseaux, l’endohoméothermie, ne fut pas, au cours de l’évolution, une réalisation de nouvelles conditions internes de vie; ce fut seulement la réalisation d’un nouveau mécanisme physiologique, assurant dans un milieu ambiant à température variable ce qui existait déjà dans un autre milieu.
Enfin, si la vie a été primitivement localisée dans un milieu à température peu variable, dans ce cas ce qui serait nouveau au cours de l’évolution, au point de vue des conditions thermiques de la manifestation de la vie, ce n’est pas l’apparition de l’homéothermie mais celle des poïkilothermes proprement dits, adaptés à la vie dans un milieu à température variable. Chez ces vrais poikilothermes, puisque chez eux uniquement la température corporelle varie notablement, on voit apparaître des moyens spéciaux de défense en rapport avec la variabilité de la température de leur protoplasme, tels l’engourdissement hibernal, stades de métamorphose en rapport avec les saisons, etc.
Au point de vue des conditions thermiques du milieu interne des organismes animaux, dans les conditions naturelles d'existence,