Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation

8 LA THERMORÉGULATION

Graga [65] a montré que l’on ne constate aucun changement dans l'intensité des échanges de l’oie pour des variations importantes de la température ambiante. Par contre, les bengalis (poids 7-8 gr.) font plus que doubler leurs échanges en passant de 310 à 160 (LaPICQUE). _ D'une façon générale, on peut dire que la thermorégulation a été constatée régulièrement chez les homéothermes de faible taille ; chez les grands homéothermes on l’a trouvée faible ou absente (cheval, bœuf, pore, mouton). Cela tient sans doute à ce que pour des raisons théoriques exposées plus haut, chez ces derniers la thermorégulation chimique exige des plus fortes différences de température ambiante pour être notable. Les mesures portent en général sur des différences d’une dizaine de degrés au plus, variations insignifiantes pour ces animaux pouvant maintenir leur homéothermie pour des différences de température supérieures à 1000. C’est donc d’accord avec ce que la théorie fait prévoir que la thermorégulation chimique, dans les conditions ordinaires d’expérimentation, est moins évidente chez les grands animaux que chez les petits; mais il n’y a pas de doute qu’elle appartient aussi bien aux uns qu'aux autres. Il suffit par exemple de faire baisser la température ambiante à 0° environ pour voir la dépense du rat tripler environ par rapport à son métabolisme de base, tandis que chez l’oie on n’obtient le même effet que par l’abaissement de la température à —100° environ.

La question de la thermorégulation chimique chez l’homme a été fort discutée. Niée par les uns, affirmée par les autres, il semble qu'il y ait à ce sujet de grandes différences individuelles. LAVOISIER et SEGuIN l'ont nettement constatée. Lerèvre [121] l’a mise en évidence avec la plus grande netteté chez l’homme exposé aux variations de la température de l’air aussi bien qu’à celles du bain. Dernièrement, Lerèvre et Auauer [122] ont donné des courbes précises de la thermorégulation de l’homme (fig. 4). Celle de la chaleur sensible aussi bien que celle du métabolisme en fonction de la température ambiante, est une courbe à inflexion aux températures moyennes. Cette particularité découle des lois de la transmission calorique énoncées par LEFÈVRE.

La question des échanges respiratoires chez homme en fonction de la température ambiante a été étudiée dernièrement dans notre laboratoire par MarèETIé [135 bis]. Il résulte de ces recherches que l’homme réagit régulièrement par une augmentation de sa consom-

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