Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation

20 LA THERMORÉGULATION

Laissant de côté pour l'instant la question de l’inflexion de la courbe de la thermorégulation, trop faible dans les expériences de WozperT pour qu'on puisse la considérer comme un fait, il y a une chose qui ressort nettement des résultats obtenus par cet auteur : c’est la continuation de la diminution de la calorification au delà de la neutralité thermique, et que le métabolisme de base, par conséquent, n’est pas le niveau le plus bas que les échanges peuvent atteindre normalement. Notons enfin que WoLpErT ne donne aucun renseignement sur la température corporelle au cours de ses expériences sur l’homme.

Ces importantes constatations de WoLpEerT n’ont guère attiré l'attention des physiologistes jusqu’à ces dernières années lorsqu’elles furent confirmées et étendues. Il est évident qu'il y a lieu de distinguer la thermogenèse dans la zone du chaud avec conservation de la température corporelle à son niveau normal de celle dans l’hyperthermie. Aussi MARSHAK et Davinorr [138] montrent que chez l’homme l’élévation de la température ambiante au-dessus de celle de la neutrelité thermique provoque une baisse des échanges au-dessous de la valeur du métabolisme de base, mais qu'ils augmentent, à la même température ambiante, dès que la température normale du sujet fait place à l’hyperthermie.

Expérimentant sur des oiseaux de basse-cour, A. Graya [65] a constaté que chez le dindon, l’oie et le coq les échanges baissent avec l'apparition de la polypnée. Cette baisse peut être très importante puisqu'elle atteint environ 35 % chez l’oie par rapport au métabolisme de base. Lorsque l’on considère que le travail musculaire de la polypnée doit augmenter les échanges d’une façon qui n’est pas négligeable, et que malgré cela les échanges diminuent dans leur ensemble, on doit conclure que le métabolisme, déduction faite des frais de la thermolyse, doit être de beaucoup inférieur au métabolisme de base.

S. Geuineo [61, 62], expérimentant sur des tourterelles a constaté que leurs échanges gazeux diminuent par rapport à ceux du métabolisme de base lorsque la polypnée fait son apparition. Cette chute du métabolisme dans la zone du chaud peut atteindre 25 % chez les tourterelles qui étaient adaptées à un milieu ambiant froid (—20 à 120). Même lorsque l’hyperthermie est apparue, les échanges sont encore inférieurs au métabolisme de base, tant qu’elle n’a pas dépassé une certaine valeur. Ainsi une tourterelle à la température