Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation
LA THERMORÉGULATION 19
c’est-à-dire de repos complet de leur appareil thermorégulateur.
D’après R. Isenscamip [102] on pourrait désigner par « thermorégulation chimique dans le sens restreint » celle ayant lieu sans la participation de la contraction musculaire.
II. — La seconde thermorégulation chimique.
On admet généralement que la production calorique de l’homéotherme baisse lorsque la température ambiante s'élève, pour atteindre son minimum à la température de la neutralité thermique. Aux températures supérieures à celle-ci, c’est-à-dire dans la zone de la thermolyse, où apparaissent les moyens propres à celle-ci, notamment la sudation et la polypnée thermique, la courbe de la pro. duction calorique se relèverait expression des frais supplémentaires exigés par le travail des fonctions thermolytiques.
Cependant, dès 1898, WozrpertT [202] constatait que chez l’homme la production de CO, continue à baisser même lorsque la température ambiante a dépassé ce que l’on désigne aujourd’hui par neutralité thermique, et que par conséquent même dans la zone de thermolyse la thermorégulation continue à jouer, c’est-àdire que l’organisme lutte contre le chaud à la fois par l’augmentation de sa déperdition calorique et par la diminution de sa thermogenèse. Les résultats de WorPerr sont les suivants :
Température ambiante CO: expiré (gr.) par heure
20 29,8 10-159 29,41 15-200 24,1 20-250 25,0 25-300 25,3 30-399 23,7 35-400 24102
Comme on le voit, même aux températures au-dessus de 300, c’est-à-dire en pleine zone de lutte contre le chaud, la production de CO, continue à baisser. Les valeurs de CO, accusent, comme on le voit, une faible inflexion correspondant à la température de 45-209. Worp?err considère ce premier minimum comme étant une preuve qu'il y a deux thermorégulations chimiques ; la « seconde thermorégulation chimique » serait celle qui apparaît aux températures élevées, à partir de ce minimum mentionné, en même temps qu’apparaît la sudation.