Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation

LA THERMORÉGULATION 55,

fait est à rapprocher de la conclusion de LEFÈVRE : « À température égale du réfrigérant, la vitesse moyenne du réchauffement est d’autant plus grande que la durée de la réfrigération (et par suite de la dépression centrale) a été plus considérable. »

Dans ces phénomènes de réchauffement il y a chez le lapin une part appartenant au travail musculaire, ainsi que le témoigne l’augmentation de l'acide lactique dans le sang (Mayer et NicxirA). Lorsque le lapin est refroidi jusqu’à 27-289, il ne présente ni frisson, ni mouvements, étant engourdi par le froid, mais il se réchauffe quand même, avec une calorification diminuée ; 1l en est de même de l'animal anesthésié par la morphine ou le somnifène.

Quel que soit le mécanisme de l’effet thermogène de l’hypothermie, celle-ci agit sur les homéothermes à l'inverse de ce qui se passe chez les poïkilothermes ; chez ceux-ci les échanges baissent avec la température corporelle, chez les homéothermes ils augmentent. Est-ce dire que l’activité cellulaire est influencée inversement par la température dans ces deux cas ? C’est par des mécanismes spéciaux à l’'homéotherme (réactions musculaires, action directe ou indirecte du système nerveux sur les combustions) que celui-ci contre-balance, et au delà, l’action dépressive du froid sur les combustions cellulaires. L’utilité de ces mécanismes pour l’homéothermie est évidente : un fléchissement de la température de l'homéotherme sous l'influence du froid provoque une calorification supplémentaire au lieu de déprimer ses combustions, ce qui le place dans des conditions favorables à la récupération de sa température normale.

L’hypothermie provoquée par l’asphyxie agit, d’après GæLrNEO [58] sur la thermogenèse de la même manière que l’hypothermie à frigore.

Lerèvre a étudié la facon dont s’installe l’hypothermie chez l’homme sous l’effet du bain froid. Au début l’organisme répond au froid par une faible élévation de sa température, puis apparaît l’hypothermie, faible au début avec arrêt à ce niveau pendant un certain temps. La température tombe ensuite par degrés, avec arrêts à des niveaux de plus en plus bas, ce qui a fait dire à LEFÈVRE que l'organisme emploie une tactique de défense contre le froid consistant en reculs successifs d’une position à une autre.

Chez les animaux on constate le même fait (Graga et GeLrNEO [80]). Autrement dit, entre l’homéothermie parfaite et l’envahissement brusque de l’organisme par le froid, il y a un état inter-