Itinéraire de l'empereur Napoléon pendant la campagne de 1812

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Le calme a succédé à Porage : on respire, on attend, on vit dans une sorte de quiétude. Nos avant-postes sont dans la direction de Kolomna; ils communiquent familiérement avec Îles avant-

tion des sages prévisions d’une bonne administration ; toutefois, la richesse et l’ahondance des pays que nous avons sillonnés dans tous les sens : la Saxe, la Prusse, l'Autriche, l'Italie, out pu parfois suppléer aux impossibilités de transport des vivres à la su:te des armées conquérantes. Mais en Russie, mais dans un pays dévasté par l'incendie, l'existence des hommes était véritablement un problème.

Ce n’est point ici le lieu de discuter jusqu'à quel point les dispositions administratives doivent se lier aux conibinaisons militaires : sans aucun doute, les premières doivent, dans des limites possibles, être subordonnécs aux secondes; mais aussi est-il vrai de dire que cet adage familier à l'Empereur : La guerre doit nourrir la guerre, n’a pas assez Souvent reçu une application logique; car il sera toujours contraire anx intérêts des armées conquérantes d’épaiser le pays par des réquisitions en deurées, parce que lerésultat immédiat de ce système est Ja ruine du producteur : c’est done par la voie de l'impôt que le pays conquis doit subvenir aux frais de la guerre. Au surplus, depuis trente ans, les opinions sur le crédit ont fait des progrès qui doivent rassurer sûr l'avenir