L'année de la peur à Tulle

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il est probabie qu'il y en eût un plus grand nombre, et que quelques autres succombèrent encore à la suite de leurs blessures.

On a écrit que le nombre des victimes de ces deux journées, du côté des paysans, atteignait le chiffre de trente !

Vraiment, nos paysans payaient cher le poisson qui . nageait encore dans les eaux de l'étang de Mme Dubois, baronne de Saint-Hilaire, Favars et autres lieux !

À ce moment précis, la population était très divisée dans ses opinions politiques. Sans être exactement définis, deux partis mesuraient leurs forces respectives, NOUS l'avons vu par l’indécision des Tullois à nommer des représentants à leur municipalité.

Ces deux journées des 24 et 25 janvier furent un poids énorme jeté dans la balance : la population tulloise fut attristée. On mettait un nom honorable sur chaque cadavre de Favars, tous étaient connus à Tulle, et ce fut dans un sentiment unanime de pitié que les artisans de Tulle déplorèrent les évènements de Favars.

Quoi qu’ai pu écrire là-dessus, dans un esprit de parti outré, un représentant de l’ancienne noblesse, il est certain que les T'ullois n’étaient pashostiles aux campagnards et nul autre que lui n’aurait trouvé cette phrase « que de » tout temps les artisans de la ville de Tulle ont vécu » avec les habitants des campagnes environnantes dans » un état voisin de l'hostilité ».

Plus fausse est encore sa relation disant que « l’expé» dition de Favart avait entraîné une grande partie de la » population, avide de voir donner une leçon aux paysans et de profiter de la victoire » (1).

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(1) La Révolution en Bas-Lirmousin, p. 123.