L'année de la peur à Tulle

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M. Victor de Seilhac, détestant ie paysan, prêtait ses sentiments aux artisans de Tulle. — Mais nous, qui en sommes issu, savons bien qu’ils en avaient de meilleurs.

Le Tullois gai, moqueur, éprouve quelquefois le besoin de plaisanter les campagnaras des environs, mais il est absolument incapable de leur nuire : incapable de haine surtout et, somme toute, ces artisans de Tulle incriminés par M. le comte ont toujours vécu et vivent encore en parfaite intelligence avec les travailleurs de la terre, nous pourrions en donner maintes preuves.

La population de la ville, inquiète, commentait les fails des journées des dimanche et lundi. Réunie dans les divers quartiers, elle s’apitoyait sur le sort des malheureux massacrés à Favars. Les autorités redoutaient l’arrivée à Tulle des paysans venant délivrer les prisonniers. Il n’y eut pourtant pas d'inc'dents, sauf l’arrestation d’un nommé Vurieux, tambour-major de la garde nationale de Brive, venu à Tulle dans la journée. Cette arrestation eut lieu sur la dénonciation de M. de Lamaze, propriétaire du château de Roffignac, qui accusait Durieux d’être l’instigateur du pillage du château d’Allassac, qui avait eu lieu le 24 janvier.

Donnant satisfaction à cette plainte, le 26 au soir, - l’autorité fit emprisonner Durieux. Les prisons de Tulle étant insuffisantes, vu le grand nombre d’arrestations opérées depuis peu de jours, Durieux fnt placé provisoirement dans une chambre voûtée, au rez-de-chaussée du collège (1).

Le 30 janvier, une députation, envoyée par la commune de Brive, venait réclamer la mise en liberté de Durieux. Voici la délibération prise à ce sujet (2) :

(1) Arch. de la Mairie de Tulle, D. 1, V. 1, p. (2) Archives de la Mairie de Tulle, D, "2, v. 4, P: Si.