L'atomisme d'Épicure

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lettres à Pythoclès et à Ménécée) est un abrégé de la philosophie d'Epicure (si son Grand Abrégé nous était au moins conseryvé !) (x), fait pour que ses disciples retiennent plus facilement les principes du système de leur maître, La reconstruction de l’ensemble de la philosophie d'Epicure est péniblement entravée par le fait que dans ses lettres manquent de longues suites des déductions (2). Heureusement les passages embrouillés de la Lettre à Hérodote sont suffisamment éclairés par la

vive exposition de Lucrèce (3).

Le point de départ de la Physique d'Epicure, qui traite de la nature, de la génération et de la dissolution des choses (4), est la proposition’ que rien ne naît du non-être (5), prise de Démocrite (6). S'appuyant sans doute directement sur le grand ouvrage sur la nature de son maître, où celte proposition devait être largement déduite, Lucrèce affirme que rien

n’est jamais créé par la divinité. Les hommes croient les dieux la cause des phénomènes qu'ils sont incapables d’expliquer. À l'aide de l’idée que rien ne peut naître de rien on peut donner une explication des éléments des choses sans in-

tervention des dieux (7). Si la proposition que rien ne peut

naître du non-être n'avait pas de valeur, mais si quelque chose pouvait être engendré de rien, dans ce cas tout pourrait naître de tout sans avoir besoin de semence (S). Si les êtres

(1) CE. D.L. 40 scholie. = à Herculanum ne nous facilitent pas ce travail.

(2) Les papyrus retrouvés Les fragments de l'ouvrage principal d'Epicure meol ŒUOEDS ne contribuent qu'à Ja solution juste de la question sur sa conception du libre ar-

bitre. Par contre, les fragments des épicuriens nous offrent seulement quel-

ques détails intéressants:

(5) Lucrèce nous avertit qu'il a mis en vers un sujet obscur, semblable au

médecin qui donne aux enfants un breuvage amer mélangé avec du miel, son intention étant de rendre plus accessible la doctrine difficile d'Epicure qui rebute Ja foule (De R: N. I, 921-950).

(&) DL. 50.

(5) D.L. 58 ; Plut. Adv. Col. 15,5, p. 4114 a.

(6) D.L. IX, 44.

(7) De R. N° I, 449-155:

(8) D.L.X,58: mo@tov LÈv OT oùDÈV yivetou ÈX TOÙ M] OVTOc. TV

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