L'atomisme d'Épicure

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quelque force, mais ses éléments ne peuveni pas périr, étant

éternels (x). Si les objets disparaissaient dans Île non-être, la

productivité de la nature serait déjà épuisée, élant donné l'infinité du temps passé. Comme durant toui le temps écoulé les principes des choses ont travaillé à la reproduction de J‘univers, ils doivent être immortels, simples et solides (2). Après l'argument de l’immutabilité des atomes, tiré du fait que la nature ne cesse pas de produire les choses, chez Lucrèce se trouve un nouvel. Si les éléments n'éfaient pas impérissables et liés par des nœuds plus ou moins serrés, une même force pourrait détruire toute chose. Mais comme les éléments sont éternels, et les liens qui les unissent dissemblables, chaque corps subsiste jusqu'à ce quil rencontre une force dont le choc est capable de détruire l'union de ses éléments (3). Des corps disparus à nos yeux la nafure donne la vie aux nouveaux êtres (4), car tout dans la nature est créé par les mêmes éléments, par les atomes.

Pour démontrer que les atomes, quoique invisibles, existent vraiment, Lucrèce donne comme exemple les corps qui sont invisibles, mais dont l'existence est indubitable, car leurs effets se ressentent: le vent, les odeurs, la chaleur, le froid, le son, Jes étoffes humides (5). Nous remarquons aussi que le temps cause des pertes aux conps, sans être capable de voir les particules qui s’en séparent à tout moment. Nous ne remarquons pas de même comment les corps grandissent. Donc il ne peut pas être mis en doute que la nalure crée à l’aide des atomes ünvisibles (6).

(4) De,R. N. LT, 215-224.

(2) Tbid. I, 225-237 ; 540-550.

(3) Ibid. I, 238-249.

(4) Ibid. J, 262-265. Noir l'exemple bien poétique que Lucrèce donne comme explication, L, 250-259.

(5) Ibid. 1, 265-310.

(6) Ibid. I, 311-528. Il semble que cette argumentation appartient à Lucrèce, car elle répond à l’objection de Lactance, Divin. Inst. II, 17,22 : « Cur igitur ila (semina) non sentimus aut cernimus ? » Voir aussi De ira dei, 10: « Primum minuta illa semina, quorum concursu fortuilo totum

colisse mundum Joquuntur, ubi aut unde sunt quaero. Quis illa vidit unquam? quis sensit ? quis audivit ? »