L'Autriche et la Hongrie de demain les différentes nationalités d'après les langues parlées : avec de nombreux tableaux statistiqes et 6 cartes ethniqes
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A ces 6 millions d'Allemands se joindront, évidemment, une foule d’individus appartenant à différents idiomes que Vienne et les autres grandes villes ne manqueront pas d'attirer. L’Autriche contiendra donc environ 6.500000 habitants. Mais, d’un autre côté, il y aura lieu de libérer le lac de Constance des nombreuses nationalités allemandes qui se sont emparées de ses rives. On sait en effet, qu’au point de vue politique, les bords du lac de Constance se partagent, d’une part entre la Suisse (cantons de Saint-Gall et de Thurgovie), d'autre part entre le grand-duché de Bade, le Wurtemberg, la Bavière et l'Autriche par le Vorarlberg et le port de Bregenz. Pendant la durée de la guerre actuelle, de nombreuses protestations se sont élevées des ports suisses et notamment de Romanshorn, contre les incursions fréquentes des bateaux allemands, qui ne se gênaient pas pour entrer dans les eaux suisses et, qui plus est, pour arrêter des embarcations portant le drapeau suisse. Le département politique fédéral s’est occupé de la question à différentes reprises.
_ Ces faits démontrent, une fois de plus, les inconvénients qui résultentde l’absence d’entente internationale sur la question de la souveraineté des eaux du lac de Constance.
Au point de vue de la pêche, les eaux du lac sont internationales comme condominium des États riverains. Au point de vue des exercices de tir de la garnison de Friedrichshafen, on a admis en Allemagne le système du partage territorial des eaux, avec lequel la façon d’agir des bateaux-patrouilles allemands est en contradiction.
Il sera donc urgent de rendre à la Suisse toutes les côtes de ce lac et de placer les frontières allemandes à une cinquantaine de kilomètres des bords du lac, afin d’en assurer la parfaite neutralité. Peut-être sera-t-il nécessaire d’offrir le Vorarlberg tout entier à la Suisse.
2° LA HONGRIE
Les Magyars, si fiers et si jaloux de leur nationalité, ont infligé un injurieux démenti à leur passé et une humiliante contradiction aux principes dont ils se sont, jadis, réclamés pour conquérir une indépendance qui leur a coûté, pourtant, si cher. C’est, pour le philosophe désintéressé, comme un parjure infâme, que prétendre fonder une nation grande, puissante, vivante enfin, sur les cadavres des nationalités non magyares, slaves et latines, pleines de sève jusqu’à l’exubérance. Coloman Tisza, qui occupa la charge de premier ministre de Hongrie, de 1875 à 1890, ne parut pas se préoccuper beaucoup de ce que les non-Magyars s'étaient ralliés, en 1867, à la Hongrie sous l’influence de Deak et d’Eôtos. Oublieux de ses propres engagements vis-à-vis d’eux, il n’hésita pas à inaugurer une politique de magyarisation poussée jusqu’à la cruauté, que ses successeurs ont, à leur tour, adoptée et notamment son fils le comte Étienne Tisza, actuellement premier ministre, et le Baron Burian lui-même qui a été, jadis, un Ban de Croatie à la main lourde et cruelle.
Les Magyars ont donc renoncé à s’assimiler ces peuples par l'attraction naturelle d’une civilisation et d’une richesse économique non sans éclat. Dans leur empressement à vouloir se hausser au niveau des grands États,
L’AUTRICHE 8