L'Autriche et la Hongrie de demain les différentes nationalités d'après les langues parlées : avec de nombreux tableaux statistiqes et 6 cartes ethniqes
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On sait que la Révolution de 1848 eut un contre-coup considérable dans le monde et particulièrement en Autriche. On vit la Hongrie se soulever au nom de son droit à être une nation autonome. C’est au nom du principe des nationalités qu’une députation tchèque, ayant à sa tête Palacky et Rieger, alla réclamer, à Vienne, la reconstitution du royaume de Saint-Venceslas; c’est au nom de ce même principe que la Bohème refusa d'envoyer des députés à la Diète de Francfort.
Plus tard, en 1859, ce fut au nom du principe des nationalités que la France apporta son concours à l’Italie pour chasser les Autrichiens.
L’année suivante, la Moldavie et la Valachie, au nom de cette même idée, se réunirent pour former un corps de nation sous le nom de Roumanie.
C’est vers la même époque que commencèrent à se propager, en Russie, les idées panslavistes et qu’on songea à réunir, en un seul peuple, tous les peuples appartenant au groupe slave.
Faut-il rappeler que la récente guerre des Balkans fut encore une manifestation du principe des nationalités? C’est aussi au nom du principe des nationalités que Tchèques, Polonais, Ruthènes, Roumains, Serbo-Croates et Trentins exigent aujourd’hui leur indépendance, qu’ils l’obtiendront et qu'après avoir été à la peine, ils seront enfin à l’honneur.
Il y a là de quoi parfaire l’unité et assurer le développement complet de différentes Nations déjà existantes. [l y a là, surtout, de quoi former quelques petites Nations actives et généreuses qui apporteront, à la grande famille humaine, une large contribution de solidarité dans les œuvres de progrès et de civilisation.
Mais, je viens de parler de petites nations..., alors que l’Allemagne et son peu brillant second l’Autriche-Hongrie, ont, comme chacun sait, un sentiment de complet mépris pour les petites nations dont le destin est, paraît-il, d’être absorbés par des unités plus robustes, et H. von Me D pe Le de l’État prussien, les condamne à disparaître. Je pense, au contraire, avec le grand poète Alfieri, que la plante humaine est plus vigoureuse dans les petits États que dans les grands.
S'il est une petite nation que nous ne puissions nommer sans émotion, c’est bien notre sœur la Belgique. Écoutez ce qu’elle pense à Ce sujet :
Le dimanche 20 décembre 1914, jour de la fête du Drapeau belge, le ministre de la Justice du roi Albert assistait au banquet donné, en son honneur, par la municipalité de Paris, et l'honorable M. Carton de Wiart s’exprimait en ces termes :
« Dans son pédantisme, l’Allemagne a décidé que les petits États ne sont que des institutions misérables et méprisables, désignés fatalement à être absorbés par les grands.
€ I y a quelques jours à peine, devant le roi de Norvège, Nansen s’indignait éloquemment contre cette théorie de proie,montrant ce que doivent en redouter, avec nous Belges, les Pays-Bas, la Suisse, le Danemark, d’autres États encore.
« Cest à cette théorie même que s’oppose la politique de la République Française, lorsqu'elle reconnaît, à toute nationalité qui s’est rendue digne de la vie par le rôle qu’elle remplit dans la civilisation du monde, un droit i imprescriptible à vivre de sa vie propre.