L'Autriche et la Hongrie de demain les différentes nationalités d'après les langues parlées : avec de nombreux tableaux statistiqes et 6 cartes ethniqes
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Donc, en vingt ans, la langue slovène a passé de 17 à 36 %, c’est-à-dire qu’elle a doublé d'importance. Pendant ce temps, l'italien a passé de 74 à 50 % avec une perte de 24 %. Nous verrons, plus loin, que le même fait s’est produit à Trieste, avec moins d'intensité toutefois.
XI. — TRIESTE
Le territoire de Trieste, vu son importance, constitue une division spéciale dans l'Administration autrichienne. Maïs il n’en fait pas moins partie, au point de vue géographique et ethnique, du territoire slovène de Gorizia.
Sur 230.000 habitants . . . . . . 62,31 % parlent l'italien. — 0! — le slovène. — — JU EE & GA — l’allemand.
La langue italienne a, incontestablement, la majorité dans la population du territoire de Trieste; maïs il ne faut pas oublier que près du tiers appartient à la langue slovène. Depuis quelques années, le nombre des Slovènes augmente dans une importante proportion et cela n’a rien pour surprendre. En effet, le port de Trieste est, comme je le disais plus haut, en plein territoire slovène, les villages de Brisciki, de Prilusak et d’Opcina qui forment sa banlieue sont slovènes; il est enfin le débouché de l’hinterland. La présence des 60.000 Slovènes sur le territoire de Trieste est donc justifiée par toutes sortes de bonnes raisons. |
Or, l’Autriche, dont la langue allemande est en infime minorité (6,21 %), a, suivant son habitude, poursuivi, à Trieste, sa tactique de diviser pour régner. Les Slovènes, que l’Autriche opprime de toutes les façons là où ils sont la majorité, — c’est-à-dire dans les provinces de Carniole, de Carinthie, ete., elle les soutient, elle les accable de sa protection à Trieste, pour arriver à les mettre en opposition avec les Italiens. Elle a réussi, par ce procédé perfide, à faire détester les Slovènes par les Triestins italiens qui arrivent — à la grande joie des Autrichiens — à se plaindre de l’ « hypocrisie des Slaves ».
Tandis que, d’un côté, les autorités autrichiennes font une guerre acharnée à l’élément italien, il y a, d’un autre côté, entre la municipalité italienne et les organisations slaves, une lutte féroce. Qu'est-il résulté de cette guerre intestine? 11 faut bien reconnaître qu’elle n’a pas tourné à l’avantage de la langue italienne, ainsi qu’en témoigne l’examen des trois derniers recensements :
TRIRSTE 1890 1900 1910 MEANS 73,89% HAS OC 625814 SIOVÈNE 20,47 16,34 29,81 'ATCMANT M EN | 5225 5,88 6,21 Serbo-Croate. . . . . . . . . 0,29 0,30 1,26,
Donc, pendant les dix années qui se sont écoulées de 1900 à 1910 toutes les langues ont marqué un progrès, au préjudice de l'italien qui a perdu 15 % de son importance; les Slovènes, à eux seuls, ont gagné 13 %.
La situation est donc extrêmement délicate et embarrassante, même pour un philosophe, sans autre ambition que la recherche d’une solution équitable,