L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

8 L'ÉCOLE DE MARS

République et initièrent leurs compatriotes aux procédés de la fabrication des poudres et des armes : la France, disait-on, allait devenir un arsenal ; en trente jours, le génie de la liberté avait fait ce que le despotisme aurait fait à peine en trois ans; l'effet des leçons avait été aussi prompt que l'effet des matières traitées et des éléments manipulés !

L'expérience de ces ateliers nationaux ne fut pas perdue, et la Convention reconnut qu'ils avaient produit des résultats d’un avantage inappréciable (1), « La Révolution, s’écriait Barère, est à l'esprit humain ce que le soleil d'Afrique est à la végétation; l'influence de la liberté rend tous les fruits précoces et toutes les institutions faciles ! »

Mais pourquoi en rester là? Pourquoi ne pas continuer l’œuvre commencée, ne pas faire d’autres merveilles d'instruction? Ne suffisait-il pas de joindre au patriotisme une science qui ne serait pas pédantesque, d'ouvrir pour quelques instants des écoles où d’excellents professeurs réuniraient autour d'eux des jeunes gens doués

(1) Cf. le rapport de Boissier du 51 décembre 1794 (Mon. du 4e janvier 1795).