L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

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du foyer domestique. Mais quelques autres étaient grossiers, incultes, adonnés à la boisson, et un élève affirme que ces gedliers contribuèrent plus que tout le reste à inspirer aux enfants de Mars une horreur invicible contre l'École.

Or, ces instructeurs, bons et mauvais, souhaitaient la durée de l'établissement. Bien payés, heureux de ne pas aller à la guerre, obtenant à leur gré des permissions pour s’ébaudir à Paris où ils avaient leur femme ou leur maîtresse, ils craignaient de demeurer sans emploi ou de partir pour la frontière si l’École était dissoute. Ils s’efforcèrent d'organiser au camp des Sablons une manifestation éclatante. Pourquoi lesélèves, dûment endoctrinés, ne demanderaient-ils pas à la Convention nationale la faveur d’être réunis plusieurs mois encore ?

Ils comptaient sans la jeunesse qui devinait leurs calculs et savait qu’ils ne rêvaient que les « béatitudes de la vie parisienne ». Les enfants de Mars ne voulaient pas de la caserne qu'ils nommaient un honorable bagne. Passe pour le camp des Sablons, où ils étaient en plein air, même derrière des palissades. Mais à l’idée d'être confinésentre des murs et dans des cours grillées,