L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

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peine êtes-vous à votre aurore, et la nature n’a plus rien de caché pour vous ! »

Liégeard ajoutait que, s’il était élève de Mars, il ne redouterait rien tant que l’époque où il serait obligé de rentrer dans ses foyers, qu’il ferait des vœux pour que le temps de son instruction fût prolongé. Il mettait son auditoire en garde contre les aristocrates : « Ils cherchent à vous apitoyer sur de prélendues privations ; ils s’irritent contre les palissades qui vous séparent d’eux parce qu’elles font la ligne de démarcation entre le vice et la vertu, parce que ce rempart garantit de la corruption un dépôt précieux et cher à nos cœurs ; ils veulent vous perdre, » et il priait les élèves, ses camarades, ses amis, de n’écouter que les représentants, leurs chefs et les principes, de mépriser les esprits inquiets qui se plaignent sans cesse de leur situation. Il leur vantait l'existence qu’ils menaient : n’avaient-ils pas dans cette enceinte tout ce qui fait le bonheur : un régime frugal et sain, des vêtements égaux, des travaux communs à tous, la fraternité, la bonne foi, le patriotisme, des plaisirs simples et non les fausses délices de l’ancien système, une vie active