L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

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Les loups qui dévorèrent l'École furent les thermidoriens.

Deux partis s'élaient formés après la chute de Robespierre : les thermidoriens ou modérés, qui voulaient mettre un terme à la Révolution ct établir le règne de la justice ; les terroristes ou montagnards, qui désiraient maintenir le gouvernement révolutionnaire et laisser la Terreur à l'ordre du jour. Les thermidoriens s’appuyaient sur les sections de Paris et ils avaient la majorité dans la Convention. Les montagnards se proclamaient patriotes, criaient à l'oppression, assuraient qu'il y avait dans l’assemblée des modérantistes et des noirs, que ces « noirs », cédant à un vertige de fausse humanité, allaient,

sous prétexte d'instaurer un régime de clémence,

élargir les nobles et les prêtres, tous les aristo-:

crates et ennemis de la République; ils annonaient à leurs adversaires, par la voix de Mallarmé et de Billaud-Varenne, que la Montagne se réveillerait bientôt et que ce réveil serait celui du lion ; ils avaient pour eux les Jacobins, ces « vétérans »,ces « grenadiers », ces « hussards » de la Révolution, et ils comptaient sur l’École de Mars. Mais les thermidoriens, guidés par