L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

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de ne plus crier qui vive? qu’aux barrières. Mais le 31 août, lorsque se produisit l’explosion de la poudrière de Grenelle, les appréhensions des élèves se réveillèrent; ils se figurèrent que la salle d'instruction était minée et quelques-uns n’y entrèrent qu'en tremblant. Un jour qu’ils faisaient un grand trou au milieu du camp, plusieurs assurèrent très sérieusement qu’ils étaient désignés au massacre et qu'ils creusaient la fosse commune où seraient entassés leurs cadavres. De pareils bruits avaient couru dans l’École dès les débuts de l'institution. Le 4 juillet, Le Bas et Peyssard écrivaient à la Convention que le royalisme et l'aristocratie s’efforçaient de corrompre l’École, qu’on offrait de l'argent aux uns et de mauvais livres aux autres, qu’on leur suggérait des craintes de tout genre, qu'on leur disait qu’ils seraient transportés à la Guyane ou qu'ils passeraient l'hiver sous la tente : « Au surplus, ajoutaient les représentants, une battue va être faite, et l’École de Mars sera bientôt délivrée des loups qui cherchent à la dévorer (1). »

(4) Monit. du 6 juillet; Registre d'ordres (A. G.); Souvenirs de Langlois.

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