L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

2 L'ÉCOLE DE MARS

tants qui désapprouvaient Robespierre et notamment à Durand-Maillane, que Robespierre voulait réunir dans cet établissement une armée de séides, que les instructeurs de l’École étaient en grande partie des ci-devant gardes du roi et des créatures de Hanriot, et il proposa de les remplacer — comme il s’exprimait en son emphatique langage — par d’honnêtes pères de famille, pris non dans les académies et les lieux infâmes de Paris, mais sous l’humble toit de l’indigence, par de braves gens qui sauraient imprimer la morale dans les âmes et façonner les corps aux exercices et aux fatigues de la guerre. Sur la motion de Tallien, la Convention décréta de procéder le jour même à l’épuralion des « instituteurs » de l’École de Mars, et les deux Comités de salut public et de sûreté générale durent publier la liste des nouveaux fonctionnaires. L'épuration eut lieu. Mais, grâce aux efforts de Peyssard, très peu d’instructeurs furent congédiés, et quelques jours plus tard, dans une adresse qu’il projetait d'envoyer à la Convention, un décurion du nom de Mouchon disait que le camp des Sahlons renfermait encore des