L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

APRÈS LE Q THERMIDOR 219

Hanriot, des Le Bas, des Robespierre, et que les « palriotes » y étaient traités en esclaves. Peyssard intercepta l'adresse. Il interroga Mouchon, le pressa, le somma de s'expliquer. Mouchon répondit qu'il n'avait de grief contre personne, qu’il était très content de tout le monde, que le régime de l’École lui semblait même trop doux, et il signa son interrogatoire. Peyssard chassa Mouchon. Mais l'incident prouve que les montagnards comptaient des adhérents parmi les instructeurs (1).

Aussi les thermidoriens n’abjuraient-ils pas leurs ressentiments contre le camp des Sablons. Le 5 septembre, la Société des Défenseurs de la République se présentait à la barre de la Convention pour se plaindre que l'École de Mars eût des canons, des pièces de siège, des obus, des mortiers : quels engins redoutables dans les mains de l'intrigue et de la malveillance! Peyssard répliqua trois jours après, dans une lettre au président de la Convention, qu’il fallait quarante pièces d'artillerie pour exercer trois cents

(1) Lettre de Peyssard du 13 octobre 1793 (collection Charavay); sur Lapierre dit Mouechon, voir notre Jeunesse de Napoléon, IX, pp. 235 et 303,