L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

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haute importance était désormais acquise ou plutôt confirmée : « Tout soldat, soit d’infanterie, soit même de cavalerie ou d’artillerie, peut apprendre, en moins de trois mois, le maniement des armes et toutes les parties de son service, de manière à exécuter, en corps nombreux, toutes les manœuvres avec une grande précision. » Sans doute, ajoutait Guyton avec quelque embarras, ilétait naturel de souhaiter la durée d’une institution aussi utile. Mais pouvait-on envoyer les élèves dans une armée où ils formeraient un corps particulier et, — ce que ne disait pas Guyton, — où la singularité du costume aurait attiré sur ce bataillon sacré les plaisanteries du soldat? La politique et l'égalité s’opposaient à cette mesure. Pouvait-on les transférer dans un des édifices de Paris? Ce casernement- exigeait des préparatifs, desapprovisionnements, unenouvelle manutention à laquelle il était impossible de pourvoir avant la levée du camp. Il faudrait soumettre les jeunes gens à un régime tout différent qui n’était pas l’œuvre d’un jour; il faudrait les astreindre à une discipline plus exacte, garantir leursmæursdes dangers de la chambrée, leur interdire par une succession ininterrompue