L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

FERMETURE DE L'ÉCOLE 223

d'exercices l’oisiveté et conséquemment la corruption. Non, l’époque fixée par le décret du 1° juin, celle où les enfants de Mars ne pouvaientrester sous la tente, était arrivée. L'École devait « cesser pour se renouveler », et les élèves allaient, au nom de Pégalité, « faire place à ceux que leur âge appelait à participer, à leur tour, à ce bienfait de la République ». D'ailleurs, leurs parents les attendaient; eux-mêmes désiraient revoir momentanément leur pays natal; du moins le plus grand nombre avait exprimé cette intention. Ils rentreraient done dans leur district, concluait Guyton, « pour y offrir l’exempledes vertus qu’ils avaient pratiquées, y montrer les fruits rapides de leur application, en faire le sujet de l’émulation de leurs compatriotes, y porter en un mot l'esprit de cette fraternité républicaine qu'ils avaient puisée à l’École ».

Le Comité renvoyait ainsi les enfants de Mars en les couvrant de fleurs. L’habile rapport de Guvton fut accueilli par des applaudissements unanimes. Les plus ardents jacobins n’osèrent protester : on leur eût objecté la Loi, objecté que trois mois suffisaient à de jeunes républicains