L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

DÉCRET DU I JUIN 27

de Capet et par les revues des satellites du tyran (1).Les élèves resteraient sous la tentetant que la température le permettrait. Dès la mauvaise saison, le camp serait dissous, et chaque adolescent regagnerait sa ville ou son village, y porterait l'exemple des vertus civiques. IL était nécessaire que ces jeunes gens revinssent dans leur famille pour montrer que l’éducation nationale ne confère pas un privilège et ne fournit aueun titre particulier aux places de État. Les élèves de l’École royale militaire avaient le droit d’être officiers sans avoir appris à l’ètre; les élèves de l’École de Mars apprendraient à être citoyens autant que soldats, à aimer leur pays, à obéir aux lois, à attendre patiemment l’appel de la patrie. Quelle autre ambition doit avoir le républicain que celle de devenir meilleur? Ne lui sied-il pas de se préparer aux fonctions publiques modestement et en silence, sans annoncer aucune prétention? Quelle leçon pour les sollici-

(1) Cf. Mercier, le Nouveau Paris, édit.de 1862, p. 273.« Autrelois les deux derniers rois de France faisaient chaque année une revue des régiments des gardes françaises et des gardes suisses dans cette plaine brûlée des rayons du soleil, et c’étaient là tous leurs exploits guerriers. Ils ne daignaient pas même tirer l'épée, ces rois de France, même en qualité de colonels; ils soulevaient un mouchoir, et toutes les marionnettes de tourner à ce signe du Sardanapale!»