L'école de village pendant la Révolution

14 CHAPITRE Î.

maîtres par les archidiacres, les promoteurs ou les doyens ruraux; c'étaient eux qui leur donnaient l’autorisation d'enseigner. Le clergé conserva jusqu’en 1791 sur l'instruction primaire une influence prépondérante, et cette influence était justifiée par l'action salutaire qu'il n’avait cessé d'exercer sur l’enseignement du peuple depuis les temps les plus reculés du moven-âge.

Le pouvoir central était longtemps resté étranger à cet enseignement ; c’est à partir du seizième siècle qu’il commença à seconder le clergé. Il intervint plus directement à la fin du dix-septième siècle ; s’il n’accordait aucune subvention pécuniaire, il obligea, à partir de 1698, les communautés d'habitants à donner 150 livres de gages aux maîtres ; il voulut même contraindre les parents à envoyer leurs enfants aux écoles. Il agissait ainsi dans un but de propagande religieuse, dans le désir d’assurer les effets de la révocation de l’édit de Nantes. Mais la déclaration de 1698, dont les prescriptions furent reproduites par là déclaration de 1724, ne fut exécutée qu’en partie. L'obligation ne fut appliquée que dans les pays où les croyances protestantes avaient persisté. Des écoles furent ouvertes cependant dans certaines régions à la suite de l’édit de 1698. Les intendants et leurs subdélégués veillèrent partout aux dépenses de l'instruction comme aux autres dépenses communales ; ils examinèrent, ils ap-