L'Herzégovine : étude géographique, historique et statistique

LE BUDGET ET LES IMPÔTS. 95

une égale appréciation du bien et du travail de chacun pour asseoir l'impôt, aucun raisonnement n’amoindrira la logique qui en découle.

Un autre reproche à faire à cette organisation , c’est la disproportion qui existe entre le tarif des biens immeubles et la cote personnelle.

. On fait observer, il est vrai, avec beaucoup de raison, que le seul propriétaire foncier paiera, selon la quantité de ses immeubles, un droit invariable de 4%, et que le seul ouvrier ou artisan acquittera une cote de 3 °/,; que cet état est préférable à celui d’autrefois, où, ayant et n'ayant pas, tous payaient un égal vergui.

Quoi qu’il en soit, lorsque le conseil d’administration provincial a eu connaissance du chiffre total du vergui et du temetuat à prélever sur le sandjak, il fait la répartition par casa; puis a lieu la division par communautés et par villages. En échange du produit versé au trésor du casa, le knez ou mouchtar, chef du village, reçoit une quittance rédigée en turc.

Comme décharge, elle ne peut lui être d'aucune utilité, parce que ni lui ni ses commettants ne savent lire le turc. La faute n’en est pas à l'administration, et ce n’est pas elle que je veux ineriminer.

L'idée de faire percevoir par le chef de village, sur ses coreligionnaires, les impôts dus directement à l'Etat, est excellente en elle-même; elle évite un détail long et inutile; mais au commencement de 1872, la Sublime-Porte a voulu étendre le rôle des knez et recevoir ainsi, par leur entremise, les contributions des propriétaires musulmans ; ceux-ci, habitant des villes et propriétaires du sol, ne voyant dans le chef