L'Horticulture française : ses progrès et ses conquètes depuis 1789
TES croisement du zonale du Gap, avec l'inquinans de Sainte-Hélène, a été le point de départ, croit-on, de ce genre éblouissant qui orne nos parterres tout l'été. La fleur double) et le feuillage panaché sont classés à part. Quoique charmant, le Pélargonium grandiflore ou de fantaisie, apporté du Cap vers 1794, paraît subir un moment d'arrêt depuis le type à cinq macules gagné par Duval, en 1848, et les fleurs doubles, ondulées, érigées ou striées;
Le Pétunia (Brésil et Plata), recherché pour la garniture des massifs et des bordures agrestes, bigarré dans son limbe, a doublé dans ses entournures, dès 1852, chez le concierge de la Banque de France, à Lyon, ensuite dans le jardin de Pelé à Paris, de Dumeta à Lyon; enfin nous le trouvons archidoublé d’étamines pétaloïdes, sous le pinceau fécondateur de Boucharlat à Lyon, de Rendatler à Nancy, de Tabar à Sarcelles;
Le Plumbago frais et bleu, cadeau précieux de l'Inde et du Cap;
Du Mexique, des États-unis, du Canada, sont arrivés Pentstemons. Plus au Sud, le Salvia émergeait des coteaux mexicains; plus au Sud encore, aux Andes brésiliennes, l’Abutilon.
Parcourant ainsi les steppes sans fin, le bord des fleuves et les escarpements plus ou moins accessibles du Mexique au Paraguay, nous rencontrons la Verveine, avec ses rameaux fluets couronnés de fleurettes en ombelle grenat, garance, cerise, améthyste, prune, incarnat ou neige. La fleur striée date de 1862.
Une promenade géographique, un ordre chronologique seraient peut-être plus agréables à suivre, mais je crains que l’enseignement à tirer de cette conférence en soit affaibli, Continuons donc la méthode du groupement sans nous apitoyer sur le sort des va-
® Le Pélargonium semi-double existait dans quelques jardins du Puy-de-Dôme lorsqu’en 1865, Victor Lemoine, de Nancy, féconda l'un d’eux, Triomphe de Gergovia avec Beauté de Suresnes et en obtint la corolle double Gloire de Nancy.
La fécondation artificielle continue son œuvre, et les fleurs doubles abondent. La race à feuille panachée céruse, crème ou groseille, est de source anglaise. Quant au Pélargonium peltatum , la seconde rangée de pétales trouvée à Breslau, il y à quinze ans, est venue se compléter en France, chez Lemoine et chez ses collèoues nancéiens.
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IMPRIMERIS NATIONALE,