La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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d'instructions à ce sujet. Nous avons décidé d'attendre qu'ils eussent reçu les instructions nécessaires, car la rupture des négociations s'imposait. J'espère contraindre les délégués à suivre la seule voie qui nous reste...

Les négociations furent en effet rompues le 16/29 janvier. A la veille même de ce jour, le général Savoff adressa télégraphiquement à l’ armée cet ordre caractéristique :

Le cours des pourparlers en vue de la paix montre clairement que l'ennemi n’est pas disposé à nous céder un pouce du terrain gagné par la force de nos armes victorieuses. Par un trait de plume il prétend effacer tout ce que vous avez acquis, vous et vos frères tombés héroïquement. Héros de Tchorlou, de Kirk-Kïlissé, de Bounar-Hissar, de Lulé-Bourgas et de Tchataldja, permettrez-vous qu'on se joue ainsi de la glorieuse armée bulgare? Laïisserez-vous cette duperie impunie? Certainement non! Préparez-vous à de nouvelles victoires et avec votre « en avant » invincible, montrez à ‘ennemi, montrez à l’univers tout entier que la patrie bulgare mérite un peu plus de considération.

En quittant Londres les délégués des Alliés ont respectivement laissé un mémoire entre les mains de sir E. Grey, mémoire où chacun d’eux exposait ses vues particulières et ses desiderata. Le mémoire de M. Daneff — les déclarations des délégués serbes sont formelles à ce sujet et ont été rédigées encore à Londres —le mémoire de M. Daneff renfermait, entre autres, la prétention de la Bulgarie sur Dibra et la frontière commune avec

* Iv. Ed. Guéchoff, La démence criminelle, Sofia, 1944, pp. 46 à 54.