La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques
PS pe —
Te Le 16/29 mai, le roi Ferdinand convoquait tous les chefs de partis au Conseil de la Couronne, sans
en informer son ministre. M. Guéchoff écrit à ce sujet :
Le lendemain, M. Dobrovitch, chef du Cabinet secret du roi Ferdinand, m'informe que tous les chefs de partis se sont prononcés en faveur de la politique belhqueuse, et que j'étais à l'heure actuelle seul partisan d'un règlement pacifique de notre différend avec les Alliés. Je répliquai à M. Dobrovitch qu'il était temps de mettre fin à tout cela, ce pour quoi j'allais donner ma démission. Je l’en avais déjà entretenu précédemment ainsi que mes collègues du Cabinet‘.
À cette époque, ainsi que l'explique M. Guéchoff, dans son ouvrage, la rupture entre le roi Ferdinand et lui était manifeste et l'influence toute-puissante d'acteurs irresponsables gagnait de plus en plus de terrain, tant dans l’armée que dans le monde politique.
J'ai confessé à M. Nekloudoff, écrit M. Guéchoff, mon impuissance à poursuivre ma politique pacifique avec les éléments existants en Bulgarie. J'ai considéré comme un devoir sacré de parler ainsi, car l'intérêt de la Bulgarie exigeait qu on exposät au représentant de la Russie la gravité exceptionnelle de la situation?.
Enfin, dans la soirée du 17/30 mai, au reçu de la nouvelle que la paix était signée à Londres, M. Guéchoff adressa au roi la démission collective
* Id, p. 108. Pour souligner l'importance de certains passages
du texte nous les avons reproduits en italique.
* Iv.-Ev. Guéchoff, La Démence Criminelle el l'enquête y relative, Sofia, 1914, p.106.