La correspondance de Marat
228 LA CORRESPONDANCE DE MARAT
1
pour supprimer mes écrits, les dénaturer, décrier leur auteur et le faire croire vendu aux ennemis de la patrie, l'ouvrage que je me propose de publier ne saurait produire tout le bien que l’on doit en attendre, si les patriotes des départements n'ont pas la certitude qu'il sort de la plume du véritable Ami du peuple.
La Société que vous présidez, Monsieur, connait mes principes, elle s’en est déclarée la propagatrice. J'attends de son zèle pour la chose publique qu'elle voudra bien se charger de faire passer le prospectus de mon ouvrage à toutes les Sociétés patriotiques du royaume, en les engageant à lui donner la plus grande publicité possible. De mon côté, je prendrai tous les moyens de le mettre à la portée des citoyens les moins aisés.
Destiné à mettre le peuple en garde contre ses infidèles conducteurs, à lui développer les pièges des fripons soudoyés pour l’enchainer, à lui faire connaître les lois à réformer et les lois à faire pour assurer la liberté et la félicité publiques, cet ouvrage deviendra l'École des patriotes.
Je vous prie, Monsieur, de mettre ma demande sous les yeux de la Société, et de faire passer sa détermination au citoyen chargé de vous remettre ma lettre.
Recevez mes salutations patriotiques.
Marar, l'ami du peuple.
Paris, le 3 mars 1792.
L'ouvrage paraîtra sous le titre de L'École des citoyens. Il contiendra les morceaux les plus saillants de L'Ami du * Peuple, et tirera au moins six cents pages.