La correspondance de Marat

LA CORRESPONDANCE DE MARAT 239

(22 décembre), le général Félix Wimpffen annonce à Marat l'envoi d’un mémoire où il se justifie des accusations qui pèsent sur lui. Il ajoute : « Je vous demande justice dans votre journal. ». A la suite de cette lettre, Marat transcrit sa réponse.

Wimpffen, si vous étiez du nombre des opprimés, je prendrais votre défense avec zèle ; mais vous êtes de la horde des oppresseurs, de la clique des valets de la cour, de la séquelle des satellites du despote détrôné; je me souviens des tours de charlatan que vous vous êtes permis pour servir sa cause, et je ne doute nullement de vos vœux pour sa réhabilitation, et de votre désespoir lorsqu'il aura souffert le châtiment dù à ses crimes.

Tant que vous avez été en. passe de le servir, vous avez gardé le silence sur les machinations tramées contre la patrie. Tant qu'a soufflé pour vous le vent de la prospérité, vous avez suivi le cours de vos perfidies : aujourd’hui que vous êtes persécuté par la fortune adverse, vous jetez les hauts-eris.

Je n’insulterai jamais au malheur d’un infortuné ; mais j'applaudis à l’humiliation d’un satrape. Puissent les suppôts du despotisme périr tous enfin avec lui.

Marar, l'ami du peuple.

XCII

LETTRE AU CITOYEN SARAZIN (Décenibre 1192)

Un citoyen, du nom de F.-C.-H. Sarazin, demeurant à Bayonville, près de Corbie, dans le département de la Somme, écrit à Marat, à la date du 17 décembre 1792, une lettre où il