La correspondance de Marat
LA CORRESPONDANCE DE MARAT 24
Le
séillais de s'emparer des avenues de la Convention, pour faire passer l'appel au peuple; tant que Gensonné, qui a entretenu une correspondance criminelle avec le traitre Dumouriez; tant que Lasource, qui a fait évader Valence, et prévenir Dumouriez des ordres donnés contre lui; tant que Brissot, Guadet, Buzot, Vergniaud, qui étaient des conciliabules nocturnes des généraux conspirateurs, et qui justifiaient encore Dumouriez il y a quinze jours, au comité de défense générale : tant que ces perfides accusés par da:voix publique comme traîtres à la patrie n'auront pas êté mis en ‘état d'arrestation à l'Abbaye, je ne me constituerai point prisonnier pour déférer à l’acte arbitraire, en forme du décret rendu contre moi parmes implacables ennemis : attentat qui n’a pour but que de porter le peuple indigné à m'ouvrir les portes de l'Abbaye, et à les ouvrir en même temps aux machinateurs qui y sont détenus, aux généraux traîtres à la patrie, aux assassins d'Orléans, qui ont massacré un député patriote, etc. Avant d'appartenir à la Convention, j'appartiens à la patrie, je me dois au peuple dont je suis le défenseur; je vais donc me mettre à couvert de leurs atteintes, continuer à soutenir la cause de la liberté par mes écrits, démasquer les traîtres qui mènent la Convention, jusqu'à ce que la nation ait ouvert les yeux sur leurs projets criminels, et qu'elle en ait fait justice. Déjà quarante-sept départements ont demandé la destitution des députés qui ont voté l’appel au peuple et la détention du tyran. Un peu de patience encore, ils succomberont sous le poids de l'exécration publique. Je suis loin de vouloir dissoudre la Convention, comme ils ne manqueront pas de m'en accuser; mais je veux la purger des traitres qui s'efforcent d’anéantir la liberté, et d’entrainer la patrie dans l’abime. ‘ Mara.