La correspondance de Marat
LA CORRESPONDANCE DE MARAT 269
CVIT
LETTRE A LA CONVENTION (4 juillet 1793)
Dans la séance de la Convention du vendredi 5 juillet, un des secrétaires commença la lecture de cette lettre. Presque aussitôt Bréard l’interrompit en disant : « Je demande l’ordre du jour. Marat doit opiner dans le sein de l’Assemblée et non . dehors. » Conformément à cette demande, la Convention refusa d'entendre la suite de la lecture, et passa à l'ordre du jour. La lettre fut publiée le lendemain, 6 juillet, dans le numéro 235 du Publiciste de la République française; et,
pour l'élargissement des municipaux détenus aux prisons de cette ville, au sujet de l'affaire du 29 mai.
« Hier, 27 juin, la police correctionnelle a acquitté le sieur Sautemouche, ci-devant municipal, à 8 heures du soir. Comme il en sortait, il a été assassiné sur le Pont-Volant, et soyez bien persuadé qu'ils y passeront tous, ainsi que les patriotes clubistes, qui sont, à ce que l’on assure, au nombre de 95 dans les prisons, et je crois que cela ne sera pas long, suivant le désir des aristocrates de Lyon.
« Vous pouvez bien penser que l'on n'aura aucun égard au décret que vous avez fait rendre, puisque les corps administratifs ont pris l’arrêté de ne plus vous reconnaître depuis le 29 mai dernier, et de n’avoir plus aucun égard au décret de la Convention.
« Dubois-Crancé, votre collègue, qui est à Grenoble, a fait triompher le parti de la Convention; aussi, tous les gens riches sortent de cette ville; il en est arrivé hier 4 voitures ici.
« On dit qu'il va marcher sur Valence avec des troupes, pour s'opposer au passage des Marseillais, qui se rendent à Paris, au nombre de 600, avec des canons; on annonce qu'ils ont fait des recrues à Aïx et autres endroits. On lève ici un bataillon pour se joindre à eux; il doit y avoir demain, 29, une fête civique à laquelle tous les habitants des campagnes du département sont appelés : je
23.