La correspondance de Marat

14 LA CORRESPONDANCE DE MARAT

avec l’idée que j’agis ainsi pour le soulagement de l’humanité. -

Si le ciel vous accorde de longues années (et je prie pour qu'il en soit ainsi), vous verrez que l’étude sur les animaux vivants sera universellement adoptée en France comme en Angleterre. Nous devons étudier la nature dans tous ses mouvements. Si j'étais législateur, je proposerais, pour le bien de mon pays et du monde entier, que les condamnés à la peine capitale eussent la faculté d’exposer leur corps à quelque opération difficile qui pourrait causer la mort, et dans le cas où l’opération viendrait à réussir, le condamné, suivant le crime qu'il aurait commis, obtiendrait son pardon, ou sa peine serait convertie en exil ou en la prison. On m'a assuré qu'un prince italien mit ce principe en usage afin de découvrir des antidotes contre les poisons; et les résultats furent si heureux qu’on fit la découverte de remèdes contre les poisons les plus actifs. Mais Je dois terminer celte longue lettre. Je vous embrasse avec les sentiments les plus sincères d’estime et d’amitié.

MARAT.

CIEL

LETTRE A CHARLES (4783)

Au commencement de l’année 1783 se place un incident assez important, que nous devons brièvement raconter, L'indépendance de Marat avait indisposé contre lui, comme on le verra dans sa lettre du 20 novembre 1783, la plupart des membres de l’Académie des Sciences et des savants officiels. Le physicien Charles avait même annoncé, dans un cours publie, qu'il démontrerait les erreurs scientifiques de ses expériences, ce qu'il entreprit en effet. Marat vint assister