La crise balkanique (1912-1913)

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Russie, en présence des résultats éventuels d'une guerre aussi criminelle ».

Aux premiers jours de juin lasiluation était grave, la guerre proche. Nous constaterons cependant ce fait extrêmement curieux : trois Etats, trois peuples hier encore unis dans une même volonté et un même idéal se trouvent prêts à se livrer le plus terrible el le plus indigne des combats ; aucun essai cependant

n'a été tenté en vue d'aplanir pacifiquement les ditfé-

rends les séparant, aucune note officielle n est parte

d'une capitale balkanique, aucun mot autorisé et réfléchi n’a été dit pour tenter une conversation et des pourparlers amicaux, sinon dans l'esprit au moins dans la forme. Le monde a assisté à ce spectacle étrange : d’unèé part la Russie faisant tout ce qui politiquement était possible, pour imposer un

compromis, de l’autre, trois pays indifférents aux

conseils qu'on leur prodigue — indifférents par le fait qu'ils ne réagissaient pas — et qui ne faisaient

que pousser leurs préparatifs militaires, sans vouloir se concerter une fois, tout au moins, pour se convaincre qu'ils ne pouvaient se mettre d'accord. M. Guéchoff a écrit un livre intitulé : Démence Crimi-

nelle. Je connais peu d'ouvrages dont le titre soit

mieux adapté au contenu !

Après le télégramme de l'Empereur de Russie deux