La crise balkanique (1912-1913)

GUERRE INTER-BALKANIQUE 191

constater que la Bulgarie s’opposait avec violence à toute concession, à toute discussion, à n'importe quel arbitrage. « Il ne faut pas’aller à Pétrograd », clamait-on dans les meetings. « Si on y va c’est pour assister à l'enterrement de la Macédoine ». Malgré les traités, à l'encontre des traités par nos forces, par nos armées invincibles, il nous faut la plus grande Bulgarie » (1).

Les politiciens et historiographes bulgares, sous l'impulsion très respectable de vouloir, malgré tout, innocenter leur pays, une fois la guerre inter-balkanique terminée — et l’on sait comment — ontsoutenu que les revendications bulgares s’appuyaient sur le texte des traités, que les provinces qu'ils réclamaient par avance avaient été délimitées, et que sans ces traités, sans ces délimilations, ils ne se seraient Jamais décidés à faire la guerre contre le Turc. Nous avons déjà mentionné, qu'en droit strict la légitimité des revendications territoriales pouvait se soutenir. Mais ce même traité prévoyait, par son article 4 de l’annexe secrète, un arbitrage en cas de dissentiments — et par

le fait que les Bulgares n’ont pas voulu se soumettre

1. Lire l’intéressanft et documenté ouvrage La Bulqarie. Ses ambitions. Sa trahison. On y trouvera la preuve éclatante de tout ce que nous avançons.