La crise balkanique (1912-1913)

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190 LA CRISE BALKANIQUE

Nous avons mis sous l'œil du lecteur, un peu longuement peut-être, une suite de télégrammes émanant du gouvernement russe, prouvant jusqu'à l'extrème la ténacité et la clairvoyance dépensées par la grande nation slave afin d'empêcher un conflit san-

glant entre les alliés de la veille. Serbes et Grecs con-

vaincus de la justice impartiale du tsar, convaincus

aussi qu'à Pétrograd on avait la claire notion des

intérêts des peuples chrétiens des Balkans, s'étaient

décidés à remettre, l’ensemble des différends qui les divisaient, à la justice suprème du tsar — et quelle que fut sa sentence ils avaient promis de s y soumettre. Les Bulgares par contre s'y sont obstinément refusés — il est impossible de prendre pour un acquiescement aux volontés russes, la décision du conseil de Vrana en date du 22 juin qui — sous forme comminatoire et conditionnelle — demandait l'arbitrage du {sar.

Pour connaître l'état d'esprit qui régnait en ces mois de mai et juin rg13 en Bulgarie, il est nécessaire de se référer aux publications de toutes sortes,

manifestant les opinions de tous les partis politiques

du royaume (une exception doit être faite pour le

parli nalionaliste ayant à sa tête M. Guéchoff) et