La crise balkanique (1912-1913)

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290 LA CRISE BALKANIQUE

gier dans les rochers du Pinde où aujourd'hui nous les retrouvons. Ils parlent une langue dérivée du latin

très ressemblante au roumain, avec des mœurs et des

coutumes se rapprochant de la vie des Valaques et

des Moldaves du royaume; leur nombre difficilement

estimable dans cet enchevêtrement de nationalités de

la Macédoine est important (1).

A partir de 1880, nous l'avons mentionné plus haut, une œuvre de propagande fut entreprise, par les différents Etats Balkaniques en Macédoine. Bulgares, Serbes et Grecs luttèrent au moyen d'écoles, d’églises, de cercles, en vue de déterminer et consolider leurs prétentions rivales, pour le Jour où une succession sera ouverte par le fait de la disparition de la Turquie de l'Europe. Les populations Koutzo-Valaques, primitivement, furent comprises dans la sphère d'in-

fluence hellène, elles étaient un élément considérable

1. Voir Les Roumains de Turquie. Nicolas Papahagi (Bucarest, 1903). L'évolution des Koutzo-Valaques a donné lieu à de nombreuses statistiques. Certains auteurs roumains comptent à plus d’un million le nombre de ceux qui parlent le roumain ; Serbes, Bulgares et Turcs en reconnaissent 100.000 au maximum, des stalistiques étrangères, Hickman, Grande ÆEncyclopédie 3-100.000. Les Grecs n'en reconnaissent presque aucun. La vérité doit se trouver dans un chiffre moyen que nous évaluerons à 400.000.

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