La crise balkanique (1912-1913)

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GOERRE INTER-BALKANIQUE 297

Constantza, port sur la mer Noire, est la « fenêtre » roumaine sur la Méditerranée, ce qui fait que par Constantza le royaume est directement intéressé au sort des Dardanelles et par là même à l’avenir des détroits (1). Quand on constate les entraves que les détenteurs du Bosphore peuvent exercer sur la vie économique du pays — les mois que nous vivons en sont le pénible exemple — on ne peut qu’encourager le gouvernement roumain dans sa volonté résolue d'obtenir, pour l'avenir, la garantie d'un passage non-conditionné. La Dobroudja, géographiquement, est interposée et forme barrière entre l'Empire russe et la Bulgarie. Le royaume bulgare, d'autre part, n’a jamais abandonné l'espoir de reconquérir, un jour, cette province — qui au même litre que la Macédoine et la Thrace est consi-! dérée par lui comme terre bulgare.

Ces deux considérations sont suffisantes pour nous faire comprendre les principes de la politique roumaine, principes destinés à sauvegarder les intérêts roumains sur la mer Noire. Contre la menace d’une entente russo-bulgare en 1883 et 1888 le gouvernement roumain s'est pr'émuni en salliant aux puissances de la Triplice ; l’é ventualité d’une alliance

- Voir la /hèse très intéressante soutenue par mon compaa Dascovici, La Question des Démmoits. Paris, 1945.

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