La crise balkanique (1912-1913)

228 e LA CRISE BALKANIQUE

russo-bulgare s'évanouissait aussi à mesure que la Bulgarie évoluail dans un sens opposé aux inlérêls panslavistes. Le danger d'un conflit roumano-bulgare relativement à cette province simposait par contre à la prévoyance de la diplomalie roumaine. Le Congrès de Berlin qui nous avait accordé cette province, nous fixa par le même acte, une frontière extrêmement désavantageuse, presque indéfendable,

tous les points d'intérêt militaire furent laissés entre

les mains bulgares — en quelque sorte l'Europe don-

nait la Dobroudja à la Roumanie sans lui assurer le moyen de la défendre. M. René Pinon, l'éminent publiciste français, qui dans plusieurs de ces ouvrages a étudié, avec un esprit de profonde imparlialité la situation politique de la Roumanie écrivait au mois de juillet 1911 : «La Dobroudja est devenue indispensable à la vie des Roumains: ils s'alarment de voir le port de Constan za, qu'ils ont créé à grands frais, et le chemin de fer qui y mène, exposés dans un pays plat, sans frontières naturelles, au raid audacieux d’un adversaire bulgare. L'armée roumaine est obligée de monter une faction pénible dans des plaines ouvertes. La possession de Silistrie et de sa banlieue remédierait à ces inconvénients el apaiserait ces craintes. La vieille citadelle de Silistriel est un point stratégique

très important; c’est la clef de la Dobroudja. »