La crise balkanique (1912-1913)

93% LA CRISE BALKANIQUE

la Roumanie gardera une stricte neutralité, autant qu'il ne s'agira de modifications territoriales (1). Le o octobre 1912, le président du conseil bulgare M. Guéchoff faisait parvenir à Bucarest la note suivante : « Ayez la bonté de communiquer à M. le Président du Conseil que je suis profondément touché de sa déclaration très précieuse pour nous. Vous en pre_nons acte. Le Conseil des ministres et moi personnellement remercions M. le Président du Conseil très cordialement et nous sommes reconnaissants à la Roumanie pour sa brillante altitude et pour son nouveau témoignage des bons et amicaux sentiments envers nous (2). » j

Le gouvernement bulgare « prenait acte » de la neutralité roumaine. Cette neutralité, sans ambiguité, signifiait deux choses :la Roumanie se désintéressait du sort de la Turquie, cela voulait dire que les Etats alliés pouvaient diriger tous leurs efforts, la totalité de leurs troupes contre le Turc ; avantage considérable certes, car dans le cas où 600.000 Roumains auraient franchi le Danube Kir-Kilissé et Lulé Burgas n'auraient pas été possibles! Neutralité conditionnelle

aussi, le gouvernement roumain ayant averti, sans

1. Livre Vert Roumain, n° 1. 2. Livre Vert Roumain, n° 4.

À