La crise balkanique (1912-1913)

GUERRE INTER-BALKANIQUE 235

ambages, « qu'il gardera une stricte neutralité autant qu'il ne s'agira de modification territoriale ».

Une attitude plus précise aurait été préférable. Le gouvernement roumain aurait dû tenir le langage suivant : comptez sur notre neutralité, à la condition que, dès ce Jour, vous nous accordiez telle modification sur notre frontière de la Dobroudja (et ici clairement stipuler une ligne), en attendant nous -Téservons notre altitude. [Il est certain que la Bulgarie aurait accepté, de. trop riches perspectives s'ouvraient à elle pour ne pas consentir quelquessacrifices dans le but de gagner la neutralité roumaine. Pourquoi ne l’a-t-on pas fait ? C’est qu'à Bucarest, de même que dans toutes les capitales de l’Europe, on escomptait la victoire turque. Alors pourquoi ne pardonnerions-nous pas aux politiciens roumains, quand nous avons eu l'exemple de l'imprévoyance européenne qui le 8 octobre faisait à Sofia, Belgrade, Athènes une déclaration énergique : « Sila guerre vient néanmoins à éclater entre les Etats balkaniques et l’Empire ottoman, les grandes puissances n’admettront, à.l'issue du conflit, aucune modification au statu quo lerritorial dans la Turquie d'Europe ». Vingt jours après cette formule du statu quo était par tous les cabinets traduite par « archaïsme » «impossibilité » ; une situation

nouvelle qu’on n’avait pas prévue — créée par la vic-