La crise balkanique (1912-1913)

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Silistrie à laRoumanie « car par cetendroit seulement

la Roumanie pourrait communiquer(pont)avecsanou-

velle province » ; aux Françaiselle rappelait l'apprécia-

tion de M. Waddington, ambassadeur français au Con-

grès de Berlin qui avait avoué que « la Roumanie avait

élé traitée durement » : la Roumanieseretournait aussi vers les Russes et leur demandait, dans un esprit de justice, de venir seconder ses efforts et l'aider à obtenir une amélioration à la situation peu équitable que le traité de Berlin lui avait faite. C'élaiten vain. L'opinion n'était pas favorable aux revendications roumaines. On se refusait de connaître la légitimité de ces revendications. L'Europe, cependant, vivait à une époque

où la politique de Ccompensations » battait son plein.

Le principe que tout accroissement d'un Etat, est :pso

facto, une diminution pour ses voisins, était alors universellement reconnu. La Bulgarie, à la suite d'une guerre heureuse, élait sur le point de doubler son territoire. La Roumanie ne demandait pas une compensation, mais le redressement d'une injustice qu'elle avait subie. Elle demandait en substance qu'on lui donnät la possibilité de défendre ce que l'Europe en 1878 lui avait accordé.

M. Take lonesco, à la date du 3 janvier, télégra-

phiait de Londres au président du conseil (1) :

1. Livre Vert Roumain, n° 24.