La crise balkanique (1912-1913)

LA PÉNINSULE BALKANIQUE D'APRÈS LE TRAITÉ DE BERLIN 13

en toute chose, nous n’avons ni une route véritable, ni un chemin de fer, n1 un kilomètre de télégraphe, ni une école à nous, ni un port, rien; en retard sur tous les peuples comment réparer ce retard, sans argent ? etnous n'avons nulle richesse liquide, aucune banque, aucun fonds monnayé; notre pays peut donner beaucoup dans l’avenir, mais il faut une mise à fonds perdu que la Turquie n'a pas faite depuis trente ans, par politique, mais qu'elle nous doit. L’autonomie est contraire à l'intérêt de l'Albanie ; / Albanie doit rester à la Turquie ; dans dix ans ou vingt ans, quand notre pays se sera développé économiquement, nous pourrons désirer utilement l’autonomie. Mais aujourd'hui ce qu'il nous faudrait c'est seulementune constitution avec sa triple garantie : liberté pour nos écoles, nos clubs, notre langue ; égalité dans l’attribution des dépenses du budget avec les autres vilayets turcs ; fraternité, c'est-à-dire, traitement fraternel des Albanais par les Turcs qui les ont privés de tout depuis des siècles. Nos libertés politiques, la protection de notre nationalité, notre régénération économique : c’est tout ce qu'il faut pourl'instant à la jeune Albanie ; si l’on veut trop vite en faire une grande personne, elle mourra de consomption; l’indépendance pourrait être la mort de l’Albanie ».

Ce que nous avons voulu montrer dans ces lignes,