La crise balkanique (1912-1913)

304 à LA CRISE BALKANIQUE

moi d'invoquer mon âge avancé pour vous dire que la grande expérience de la vie enseigne que de même que chaque jour a son lendemain, chaque acte porte en lui-même son‘avenir ». Quel était l'avenir réservé au traité de Bucarest ?

La Bulgarie sortait de la crise éprouvée, diminuée ; la note à payer — l'expression est du général Fitcheff, délégué bulgare — était lourde ; ressaisissant la réalité, elle constatait douloureusement les résultats de sa « démence criminelle ». Entre les rêves magnifiques et la rigueur des articles du traité de Bucarest, le désespoir, les velléités de revanche, trouvaient libre cours et marquaient les points de transition. Serbes et Grecs, en vertu du droit des armes, et non pas en contradiction avec le principe des nalionalités — la Macédoine, comme dit M. René Pinon, étant habitée par «une poussière de nationalités » où la zone de chacun est impossible à limiter — se partageaient la grande partie des territoires macédoniens ; l'exclusion des Bulgares était légitimée par leur défaite, par la garantie que les peuples balkaniques voulaient prendre pour assurer l'avenir contre tout nouveau coup de force venant de la Bulgarie. Les diplomates à Bucarest avaient eu à résoudre un inextricable problème : assurer l’équilibre dans les

Balkans et-justement répartir les territoires macédo-

bte pe