La crise balkanique (1912-1913)

24, LA CRISE BALKANIQUE

peu partout dans le monde elles faisaient fomenter ‘ vinrent agiter, au commencement du xix° siècle, la torpeur indolente de la Macédoine. Les « tchete » de Karagheorghi, les déclarations d'Epidaure, le canon de Navarin, finirent par faire comprendre aux chrétiens de Macédoine que la liberté était encore de ce monde et que le Turc pouvait être vaincu. C'était aussi _ l'époque où le mot « réforme » commençait à être employé par la Sublime-Porte. Le sultan Mahmoud, en 1826, proclama sa volonté ferme de faire le « bonheur » de son peuple en réformant tout ce qui étail nécessaire pour atteindre ce but — résultat, on changea les recettes de la « mangerie » et on continua. Après la guerre de Crimée, la France et l'Angleterre ‘ exigeaient formellement de l'Empire Turc la réforme des rouages politiques à l'usage des chrétiens sujets de l'Empire, la Porte s’empressait de répondre par le fameux Hatüi-Humayun du 18 février 1856 que le traité de Paris de la même époque copiait dans son article 9 (1). Par cet article les Puissances ne voulaient plus laisser les chrétiens abandonnés à l'arbitraire du Sultan. Décision heureuse que les diplomates oubliaient d’ailleurs aussitôt. La « mangerie » conti-

nua et de plus belle ; en effet, le x1x° siècle voyait les

1. Voir Collection de Clercg. Zraité de Paris, 1856, art. 9.