La crise balkanique (1912-1913)

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LA PÉNINSULE BALKANIQUE D'APRÈS LE TRAITÉ DE BERLIN 31

nait l'église, l’école, le comité possédait sur le territoire macédonien (1). Dans cette lutte de propagande il nous faut reconnaître la méthode et l'intélligence de l'organisation bulgare ; tenace, volontaire, patiente elle atteint des résultats inespérés et dépassé de beaucoup ses rivales, la Grèce et la Serbie. Cette lutte pacifique tout d’abord, ne tarda pas à dégénérer. Les « comitadjis », hommes des comités — forcèrent le paysan à se déclarer, à lutter pour tel pays — des rixes survinrent: les Turcs à l'affût du moindre mouvement révolutionnaire, trop heureux de trouver un prétexte, mirent le pays à feu et à sang ; mais l’essor nationaliste avait pris naissance, la brutalité turque ne pouvait l’étouffer, en Macédoine comme ailleurs l’adage anglais se démontrait « la force n'est pas un remède ». À côté de ce mou-. vement annexionisle, un mouvement parallèle se dessinait, celui de « l’autonomie macédonienne », il avait à sa tête le parti socialiste bulgare et le parti de Sandauski ; M. A. Tomoff, secrétaire du parti socialiste à Salonique, déclarait à M. Jarray (2) à la veille

des guerres balkaniques : « Nous sommes tous, socia-

l: La Roumanie qui compte plus de 400 000 Koutzo-Valaques résidant dans la région de Monastir fit fonctionner à ses frais plus de 50 écoles. ;

2 Au Jeune Royaume d'Albanie, p. 163. J.-L. Jarray.