La crise balkanique (1912-1913)

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listes et syndicats à tendances socialistes, partisans de l’autonomie, opposés à la séparation d'avec la Turquie et au nationalisme ». L'idée d'autonomie — faute de mieux — finit par êlre agréée par les Turcs qui . voyaient dans ce mouvement un contre-poids au mouvement nationaliste. On a soutenu, en Grèce particulièrement, que ce mouvement tendant à obtenir « l'autonomie » de la Macédoine faisait le jeu de la politique bulgare qui, par celte première transformation, voulait répéter sur la Macédoine le processus suivi pour s’annexer la Roumélie Orientale. Le fait cerläin est que la conscience macédonienne était en éveil et qu'avec force elle réclamait un sort meilleur.

Abdul-Hamid prenait prétexte des ferments nationalistes pour organiser el poursuivre systématiquement l’anéantissement des chrétiens de Macédoine ; il excita le fanatisme des musulmans indigènes, arma les « bachi-bouzouks », déclancha les Albanais à qui il livra la province. Ce que furent ces massacres, une littérature généreuse el stupéfaite nous les a rendus, les rapports des consuls, les livres diplomatiques, les enquêtes ont essayé d'émouvoir et de coordonner les efforts inefficaces d’une diplomatie divisée ; ce fut en vain, jusqu'au dernier jour de son règne le sultan rouge égorgea impunément des popu-

lations sans défense. Il faut lire les rapports des