La crise balkanique (1912-1913)

36 - LA CRISE BALKANIQUE

vée de ces tristes cortèges, le danger imminent menaçant la Macédoine soulevya l'opinion publique en Bulgarie, en Grèce, en Serbie ; les massacres d'lstip mirent le comble à l’énervement, les gouvernements respectifs de ces royaumes, influencés par l'opinion publique balkanique, allaient prendre une grave décision. Oubliant, ou essayant d'oublier, les querel-

les de la veille, faisant taire les rêves d'hégémonie,

ne pensant qu au plus pressé, au salut de leurs frères

martyrisés et conscients que le salul ne pouvait venir que d'eux, les pays balkaniques décidaient, dans un même élan, de mettre en commun leur force pour abattre l'ennemi héréditaire : le Turc. La disparition de la Turquie d'Europe était décidée.

Il nous faudrait répéter le même exposé pour les autres provinces dela Turquie d'Europe. La Thrace où l'élément Turc est plus considérable, la partie de la Roumélie non encore annexée à la Bulgarie, les îles grecques de l'Archipel, ont subi avec la même rigueur le régime de la « mangerie » ; les massacres d’'Abdul-Hamid ; la pression d « ottomanisation » des Jeunes-Tures. Toutes ces populations confondaient la haine du Turc dans un même faisceau, avec une même ferveur elles souhaitaient leur prochaine

libération.