La fédération de Pontivy et les Angevins : (1790)
— 18 biens ecclésiastiques. La municipalité d'Angers souscrit pour dix millions, et nous sommes chargés officiellement d'en faire la déclaration et de consulter les commissaires sur le mode et les conditions de notre souscription. Nous serons trop heureux si par de grands sacrifices nous pouvons sauver l'Etat, et avec lui la liberté que votre courage et votre génie nous ont conquise.
Les députés extraordinaires furent vivement applaudis. M. Cotin, député de Bretagne, dit que la ville de Nantes avait souscrit pour douze millions. M. Charles Lameth, président de la Société, répondit que si dans les moments terribles de crises et de dangers où s'était trouvé l'empire, les Parisiens avaient succombé sous le coup de leurs ennemis et se fussent ensevelis sous les décombres de leur cité, les amis de la révolution auraient cherché un asile et des vengeurs dans la Bretagne et l'Anjou, et la liberté française ne périrait jamais tant que les deux peuples confédérés existeraient pour la défendre. Le président proposa ensuite à l'Assemblée d'affilier les députés extraordinaires à la Société et d'en faire la mention la plus honorable ; cette proposition fut accueillie avec acclamation.
Enfin, le 31 mars, les deux Bretons et les deux Angevins furent présentés au roi par le marquis de La Fayette. C'est encore Joseph Delaunay qui porta la parole :
Sire, il est temps que les Français déposent aux pieds de Votre Majesté le tribut de leur amour et de leur reconnaissance. Cet hommage qu'aucune force humaine n'eût pu nous commander, vos vertus etvos bienfaits nous l’inspirent etlesreprésentants de trois millions d'individus vous en offrent la vive et touchante expression, Les habitants de la Bretagne et de l'Anjou se sont assemblés à Pontivy pour apaiser les troubles qui agitaient leur pays et épargner à la sensibilité de votre cœur le chagrin que lui causent toujours les atteintes portées aux personnes et aux propriétés. Les laboureurs ont été appelés à cette diète patriotique ; ils y ont éprouvé pour la première fois qu'ils étaient hommes libres et Français. Ils ont vu que Votre Majesté n'est occupée que du bonheur de ses peuples. Ils ont senti combien vous