La France sous le Consulat

LA LÉGION D'HONNEUR 141

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Légion, l’article 7 ajoute : « Les grands services rendus à l'Etat dans les fonctions législatives, la diplomatie, Padministration, la justice ou les sciences seront aussi des titres d'admission, pourvu que la personne qui les aura rendus ait fait partie de la garde nationale du lieu de son domicile. »

Le serment prescrit aux légionnaires est significatif en ce qu'il montre comment cette institution, ressuscitée en apparence des anciens ordres de chevalerie, était, dans la pensée de Bonaparte, Re et destinée à affermir la société issue de la Révolution. « Chaque individu admis dans la Légion d'honneur, dit l'artiele 8 du titre premier, jurera sur son honneur de se dévouer au service de la République, à la conservation de son territoire dans son intégrité, à la défense de son gouvernement, de ses lois et des propriétés qu'elles ont consacrées ; de combattre par tous les moyens que la justice, la raison et les lois autorisent, {oute entreprise tendant à rétablir le régime féodal, à reproduire les titres et qualités qui en étaient l’attribut, enfin de concourir de tout son pouvoir au maintien de l'égalité. »

Le Premier Consul était, de droit, chef de la Légion et président du Grand Conseil d'Administration. Ce Grand Conseil se composait de sept grands officiers : les trois Consuls, un Sénateur, un membre du Corps législatif. un Tribun, un Conseiller d'Etat : il nommait un grand Chancelier et un grand Trésorier. La Légion était divisée en quinze cohortes'. Chaque cohorte se composait de 7 grands officiers, 20 commandants, 30 officiers, 350 légionnaires nommés à

e?. La Légion possédait une dotation en biens nationaux dont les revenus s’élevaient à 3.265.257 francs. Les cohortes

1. Une seizième cohorte fut instituée par arrêté du 13 messidor an X pour les départements annexés du Piémont.

2. Le grade de Grand Aigle, aujourd'hui Grand Croix, fut créé en 1805. Les titres de commandeur, chevalier, grand maitre de l'Ordre datent de la Restauration. ;